Le Hakama

Origines :


Le hakama est un pantalon large plissé (sept plis, cinq devant et deux derrière), muni d'un dosseret rigide (koshi ita). Il était traditionnellement porté par les nobles du Japon médiéval, et notamment les samuraï. Il prit sa forme actuelle durant la période Edo. Hommes comme femmes pouvaient porter le hakama.


Dans l'histoire du Japon, le hakama indiquait l'appartenance à un groupe. Chaque dojo ou temple, disposait d'un schéma de hakama qui permettait de savoir de quel dojo venait le pratiquant (ou prêtre). N'oublions pas qu'au Japon, la notion de groupe est très importante, plus que la notion d'indivu. Ainsi, lorsqu'un nouveau pratiquant rejoignait un dojo, on se dépêchait de lui offrir son hakama, afin que l'on puisse l'identifier comme appartenant au groupe. Il n'était pas du tout question de niveau de pratique, seulement d'appartenance.

Hakama et Aïkido :


O'Sensei était catégorique sur le fait que tout le monde doive porter le Hakama.


Le Hakama n'est pas la reconnaissance d'un niveau ou d'un grade. Tout pratiquant peut le porter.

Le fondateur commença à enseigner son art à des notables, des nobles, des personnalités haut placés pour qui le Hakama ne posait pas de problème de coût. Plus tard il laissa à ses jeunes élèves le choix de pratiquer sans Hakama jusqu'à ce qu'ils puissent en acheter un en étant certains de continuer la pratique. Ainsi, les occidentaux crurent que le port de l'Hakama était lié à une certaine ancienneté ou à un grade, alors qu'il ne s'agissait que d'un problème d'argent.

Le vêtement :

Le Hakama traditionnel n'était pas d'une couleur uniforme. Il avait des dessins tissés ou imprimés.
On trouve aujourd'hui des textiles synthétiques qui sont d'un entretien plus facile et conservent mieux les plis.
Le Hakama doit atteindre la malléole externe de la cheville. Plus long, il devient gênant.
A présent, le Hakama de couleur blanche est habituellement porté par les maîtres d'après guerre. Auparavant, le Hakama blanc était porté par les débutants. Le deuxième doshu, Kishumaru Ueshiba, portait un Hakama de couleur grise. O Sensei portait indifféremment un Hakama blanc ou noir.

Dans beaucoup d'écoles, seules les "ceintures noires" portent le Hakama. Dans d'autres, tout le monde en porte. Dans certaines, les femmes peuvent commencer à le porter plus tôt que les hommes (le gi était, à l'origine, un sous-vêtement; cette pratique a été soumise à controverses par les femmes pour cause de discrimination).

Les plis du Hakama :

« Les sept plis du Hakama symbolisent les sept vertus du Budo.
Ces sept vertus sont, sans aucune hiérarchie entre elles :

Jin (bienveillance,générosité)
    La bonté ou la bienveillance suppose une attitude pleine d'attention pour autrui, sans considération d'origine, d'âge, de sexe, d'opinion ou de handicap. Le respect permanent des autres avec le souci de les honorer sans jamais leur causer de troubles ou de peines inutiles conduit naturellement à une concorde sociale mutuelle. Nous retrouvons ici le "Bushi No Nasake", la sympathie ou la clémence du guerrier nippon, qui pouvait certes trancher de son sabre tout problème lui étant soumis, mais qui possédait également la possibilité de pacifier les esprits sans ôter la vie.
Gi (honneur,justice)
    Le sens de l'honneur passe par le respect de soi-même, d'autrui, et des règles morales que l'on considère comme justes. C'est être fidèle à ses engagements, à sa parole, et à l'idéal que l'on s'est choisi.
Rei (courtoisie,étiquette)
    La politesse n'est que l'expression de l'intérêt sincère et authentique porté à autrui, quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et d'attitudes pleines de respect et de sollicitude. Le cérémonial et l'étiquette font partie de l'extériorisation de la politesse.
Chi (sagesse,intelligence)
    Le sage a toujours quelque chose à apprendre, même d'un fou, alors que le fou n'a plus rien à apprendre, même d'un sage. La sagesse est ici synonyme d'aptitude à discerner en tous lieux et en toutes choses, le positif et le négatif, à n'accorder aux choses et aux événements que l'importance qu'ils ont, sans être aveuglé ni se départir de la sérénité si durement acquise sur le tatami.
Shin (sincérité)
    La sincérité est impérative dans l'engagement martial : sans elle, la pratique n'est que simulation et mensonge, tant pour soi-même que pour autrui ; l'engagement se doit d'être total, permanent, sans équivoque, et la sincérité de celui-ci se constate facilement ; l'illusion ne peut perdurer longtemps devant les exigences et le réalisme de la Voie.
Chu (loyauté)
   Une valeur en voie de disparition dans notre société contemporaine, alors même que cette valeur est le ciment indéfectible de nos disciplines martiales. Le Budoka s'engage à une fidélité totale et à un respect loyal des règles internes à son Ecole. C'est là le reflet de la rectitude du corps et de l'esprit du pratiquant.
Koh (piété)
    La piété s'entend ici dans le sens de respect profond et authentique des bases de nos pratiques martiales, bases techniques, spirituelles, historiques, philosophiques...

Mettre son hakama :

Plier son hakama :



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